Depuis les années 2000, la tendance est à la baisse des prélèvements d’eau. Industriels, particuliers, collectivités, agriculteurs optimisent progressivement leur consommation d’eau.
Mais concrètement que fait-on ?
Amélioration de la gestion du canal de Saint-Martory

Le Canal de Saint-Martory, construit initialement à des fins agricoles entre 1866 et 1876, dessert en eau brute un secteur situé en rive gauche de la Garonne et s’étend de Saint-Martory à Toulouse. Long de 71 km, il constitue un vecteur d’eau primordial pour une très grande partie du Département de la Haute-Garonne :
- Pour l’agriculture : il permet, au travers d’un réseau de 250 km, l’irrigation de plus de 10 000 hectares.
- Pour l’environnement et les loisirs : il maintient les débits des rivières la Louge et le Touch, il alimente les lacs de Peyssies, Fonsorbes, Plaisance-du-Touch, Tournefeuille, Toulouse.
- Pour la production d’eau potable : il alimente cinq communes (Cazères, Le Fousseret, Lherm, Roques-sur-Garonne, Tournefeuille).
- Pour l’industrie : il alimente la société Antargaz à Boussens et la zone industrielle du Bois Vert à Portet-sur-Garonne,il fournit les eaux de refroidissement pour l’usine de la SETMI à Toulouse.
- Pour la production d’électricité : il alimente quatre usines hydroélectriques de Mondavezan et Labastidette.
Pour ce faire, une prise d’eau unique située à Saint-Martory permet son alimentation depuis la Garonne. Or, la Garonne est en situation de déficit quantitatif et fait l’objet d’un projet de territoire de gestion de l’eau.
Une étude d’optimisation de la gestion dynamique du système de Saint-Martory (2011-2012) financée par l’agence de l’eau Adour-Garonne, l’Union Européenne, la Région Occitanie et le Département de la Haute-Garonne a permis de dresser un plan d’actions pour répondre aux enjeux d’économies d’eau de ce territoire.
Depuis, plusieurs actions ont été mises en œuvre afin de réduire les fuites du canal et en améliorer la gestion :
- Disposer d’une meilleure connaissance du fonctionnement hydraulique de l’ouvrage (entrée et sorties).
- Mieux gérer la ressource grâce à des outils d’exploitation et d’aide à la décision (supervision et commande par télégestion, utilitaires de calcul, bilan hydrologique, bilan des consommations)
- Travaux visant à réduire les fuites et le débit de prélèvement, à modifier les écoulements dans le canal principal afin d’optimiser la fourniture d’eau.
Le coût total de l’opération est de 2,1 M€, accompagnée financièrement par l’agence de l’eau à hauteur de 70%.
Limiter son impact environnemental

YOPLAIT France a initié une démarche de limitation de son impact environnemental.
L’objectif ? Adapter sa production au changement climatique en réduisant ses consommations d’eau et d’énergie et en respectant l’environnement.
Sur le site de Monéteau, spécialisé dans la fabrication de produits laitiers, une transition est en cours. Cela passe par plusieurs actions :
- limitation de la consommation d’eau,
- réduction de l’utilisation de produits polluants à la source, – mise en place d’un système de Nettoyage En Place (NEP) et pasteurisateur,
- traitement des eaux usées sur place,
- aménagements biodiversité (refuge à canards, abri à hirondelle, etc.).
La modernisation des processus de production et le changement de pratiques sont accompagnés techniquement et financièrement par l’agence de l’eau Seine-Normandie.
Plus d’informations sur eau-seine-normandie.fr.
Une gestion durable des réseaux d’eau potable et d’assainissement

La communauté de communes Loches Sud-Touraine a cartographié tous ses réseaux d’eau potable et d’assainissement. Objectif : mieux les connaître pour mieux les gérer et les rénover.
En 2012, lorsque la communauté de communes Loches Développement (devenue Loches Sud Touraine en 2017) prend la compétence « Eau potable et assainissement », les plans des réseaux des différentes communes étaient sur papier, la connaissance de ces réseaux étaient partielle et dispersée.
Une démarche d’harmonisation de la connaissance sur l’ensemble du territoire s’est mise en place, visant une gestion durable des réseaux.
La communauté de communes a cartographié ses réseaux d’eau potable et d’assainissement pour mieux les connaître et améliorer leurs rendements. Pour cela, elle a mis en place un Système d’Information Géographique (SIG) qui capitalise toutes les informations. Il répertorie le tracé des canalisations, leur état, leur diamètre, l’année de leur installation et leur matière. Plus de 8000 points GPS ont été enregistrés pour 700 km de réseau d’eau potable et 193 km de réseau d’assainissement. Ce travail de fourmi en zone rurale se poursuit sur toutes les communes de Loches Sud Touraine.
Aujourd’hui, la collectivité s’appuie sur cette bonne connaissance pour, à terme, modéliser les réseaux, sectoriser le réseau d’eau potable et renouveler progressivement les canalisations défectueuses.
Un projet soutenu par l’agence de l’eau Loire Bretagne.
L’eau filtrée dans la station d’épuration arrose le golf !

Agde économisera 300 000 m3 d’eau potable en arrosant son golf avec de l’eau d’épuration. La commune réalise l’installation d’une canalisation en refoulement d’environ 3 km, qui relie la station d’épuration Posidonia au golf municipal. Ce dernier est également équipé d’un réservoir d’environ 2000 m3.
L’objectif : arroser les 70 hectares du parc grâce à 300 000 m3 d’eau filtrée dans la station d’épuration. Lancés fin 2017 les travaux se poursuivent, pour un coût global de 6,6 millions d’euros TTC, dont 80% d’aide de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
« Il devenait absurde d’utiliser un tel volume d’eau potable pour arroser le golf, explique Gilles d’Ettore, le maire d’Agde. Notre population permanente augmente de 2% par an. Et, en tant que première station balnéaire de France, nous avons 250 000 habitants l’été… Au moment où l’Hérault, réchauffement climatique oblige, est en déséquilibre quantitatif. »