Sécuriser l’approvisionnement en eau potable en cas de sécheresse

Le Syndicat des Eaux de Bort-Les-Orgues regroupe 9 communes situées sur le plateau corrézien de Bort-Les-Orgues et dessert 1 359 abonnés.
Alimentées par le Lys (affluent de la Dordogne), les communes du plateau Bortois connaissent depuis plusieurs années des difficultés majeures d’approvisionnement en eau potable. Durant la sécheresse de l’été 2019, suite à l’assèchement total du Lys, le Syndicat des Eaux de Bort-Les-Orgues a été alimenté en eau potable par des camions citernes sur de nombreuses semaines.
Depuis le début des années 2000, le Syndicat des Eaux de Bort-Les-Orgues a engagé la mise en place des protections réglementaires de l’ensemble de ses ressources, impliquant plusieurs études de recherche en eau afin de trouver une ressource de substitution. Ces recherches ont donc été réalisées en 2010 à proximité de la commune de Bort-les-Orgues, qui alimente ses 1 304 abonnés à partir d’un forage non protégé.
Les résultats des recherches en eau ont montré l’existence d’un site localisé sur la commune de Vebret, au sud-est de Bort-Les-Orgues en rive droite de La Sumène, un autre affluent de la Dordogne. Il a été possible d’y réaliser 3 forages permettant de répondre aux besoins de pointe du Syndicat des Eaux de Bort-Les-Orgues et de la commune, respectivement 887 m³/j et 1 081 m³/j, soit 1 968 m³/j au total.
Une interconnexion sera donc réalisée entre le réseau de la commune de Bort-les-Orgues et celui du Syndicat des Eaux de Bort-les-Orgues, à partir des forages effectués sur la commune de Vebret. Dès l’automne 2019, le Syndicat des Eaux de Bort-Les-Orgues a engagé des travaux de restructuration.
Ces travaux de restructuration du système d’alimentation en eau potable des deux collectivités représentent un montant de 4,6 M€. Elles ont bénéficié d’une subvention de l’Agence de l’eau Adour-Garonne de 2,3 M€.
Réhabilitation de canalisations d’eau potable dans la Manche (50)

Suite aux Assises de l’eau en 2018, les Agences de l’eau ont mis en place un dispositif d’aide pour accompagner les collectivités à renouveler leur réseau de distribution d’eau potable.
Dans le cadre de l’appel à projets lancé par l’Agence de l’eau Seine-Normandie, le Syndicat Départemental de l’Eau de la Manche (SDeau50) a permis aux communes de Hauteville-sur-Mer et Cérences de réhabiliter leurs canalisations d’eau potable. Au total, 9 kilomètres de réseau et 630 branchements ont été renouvelés.
Ces travaux ont permis de réduire fortement les fuites. En un an, le volume d’eau économisé pour Hauteville-sur-Mer est de 28 733 m³. Sur 25 ans, les économies effectuées sur cette commune s’élèvent à plus de 718 300 m³ d’eau ! Pour Cérences, 23 372 m³ seront économisés sur un an et 584 300 m³ pour les 25 prochaines années.
Présentation du dispositif en vidéo :
Film réalisé avec le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire dans le cadre de la première phase des Assises de l’eau (2018).
Gestion durable des réseaux d’eau potable et d’assainissement sur la communauté de communes de Loches Sud Touraine (37)

La communauté de communes de Loches Sud Touraine a réalisé un état des lieux fin de ses réseaux d’eau potable et d’assainissement.
L’objectif : mieux les connaître pour mieux les gérer, notamment en limitant les fuites. Retour en vidéo sur ce travail de fourmis : plus de 8000 points GPS ont été enregistrés pour 700 kilomètres de réseaux d’eau potable et 193 kilomètres de réseaux d’assainissement !
Présentation de l’action en vidéo :
Interconnexion des réseaux d’eau potable à Niederbruck

Florent Duccottet, responsable du service « eau potable » de la ville de Masevaux-Niederbruck (68), témoigne de l’action de solidarité territoriale mise en place à la suite de la fusion des deux communes.
« Avant la fusion entre les deux communes, Niederbruck devait déjà s’approvisionner en eau potable auprès d’autres communes situées en amont. En effet, ses prises d’eau directes en rivière étaient soumises aux aléas climatiques avec des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, qu’ont eu malheureusement à subir les communes qui lui venaient jusqu’à présent en aide.
C’est en 2016 qu’une réflexion a pu être lancée à la suite de la fusion des communes de Masevaux-Niederbruck. La distribution d’eau potable de quelque 4 000 habitants (près de 1 400 abonnés) est désormais gérée dans son ensemble et des investissements ont été réalisés à la fois pour la fiabilisation qualitative des installations existantes, leur gestion à distance, mais également pour garantir à tous un approvisionnement en quantité. Ainsi, une interconnexion des réseaux d’eau potable a été réalisée pour mutualiser les ressources en eau, en premier lieu sur le secteur de Niederbruck, historiquement déficitaire. En 2019, cette interconnexion a permis de subvenir à 24% de ses besoins annuels. Au total, la commune a investi 650 000€ avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse.
À l’appui de notre schéma directeur de sécurisation de nos unités de distribution d’eau potable, nous poursuivons nos efforts pour préparer l’avenir car nous sommes conscients de l’impact du changement climatique pour l’alimentation de nos sources et prises d’eau. »
Création d’une interconnexion de secours à Caudry

Les ressources en eau sont abondantes dans le bassin Artois-Picardie, mais localement, elles sont parfois insuffisantes pour couvrir les besoins de la population en eau potable.
Caudry, commune située dans le sud du département du Nord, est alimentée en eau potable par la galerie captante de Saint-Benin, qui est le seul point de production de la ville. La consommation de la ville varie entre 2 500 et 3 100 m³/j pour 6 751 abonnés et plusieurs industriels (qui représentent un tiers de la consommation).
Face à un déficit pluviométrique des dernières années et d’une recharge déficitaire de la nappe de la craie, la galerie captante ne peut plus fournir la quantité d’eau nécessaire aux différents usages toute l’année. La solution : l’interconnexion avec les réseaux des communes voisines.
Noréade, syndicat intercommunal chargé de distribuer l’eau potable, dispose à proximité de Saint-Benin des champs captants du Cateau-Cambrésis et de Saint-Souplet qui alimentent la zone géographique et le réseau de distribution d’eau potable du Cateau.
Le champ captant du Cateau dispose d’une autorisation de pompage de 4 000 m³/j et celui de Saint-Souplet d’une autorisation de pompage de 4 320 m³/j. La consommation de l’unité de distribution du Cateau est de 1 400 m³/j. Les volumes autorisés et disponibles depuis ces champs captants permettent de secourir Caudry depuis Le Cateau par la pose d’une nouvelle conduite d’interconnexion et d’un aménagement de l’hydraulique de la station de pompage.
Ce projet d’un montant de 500 000 € HT a bénéficié d’une participation financière de l’Agence de l’eau Artois-Picardie.
Objectif 0 pénurie d’eau en 2024

Sur le bassin Rhin-Meuse, en 2019, 225 collectivités ont été recensées à risque récurrent de pénurie d’eau, dont 70 nouvelles communes.
Afin d’avoir une vision plus précise de cette problématique, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, en partenariat avec l’Agence régionale de santé Grand Est, ont mené une enquête auprès de l’ensemble des collectivités en charge de la production et de la distribution d’eau potable au début de l’année 2020. Dans ce cadre, 10 questions ont été posées pour affiner la connaissance sur les communes à risque, et apprécier les capacités de mise en œuvre de solutions préventives et correctives.
Sur la base des premiers résultats reçus (+ de 50% de répondants), les collectivités concernées par des pénuries d’eau, au-delà des actions immédiates réalisées (arrêté municipal, information sur les économies d’eau, réparation des fuites…) se projettent sur des travaux au premier rang desquels figurent l’interconnexion ou la rénovation des réseaux d’eau potable.
L’ensemble de ces informations seront consolidées dans les prochains mois et permettront d’envisager la programmation de travaux accompagnés financièrement par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse pour un objectif de 0 pénurie d’eau en 2024.